mardi 3 juin 2014

Poems I like

Wow, so much for publishing more.

Here are three of my favorite poems ever. I hope you'll like them as much as I do.

"Sigh No More, Ladies", William Shakespeare (from Much Ado About Nothing. I know you're not surprised.)

Sigh no more, ladies, sigh no more.
    Men were deceivers ever,
One foot in sea, and one on shore,
    To one thing constant never.
Then sigh not so, but let them go,
    And be you blithe and bonny,
Converting all your sounds of woe
    Into hey nonny, nonny.

Sing no more ditties, sing no moe
    Of dumps so dull and heavy.
The fraud of men was ever so
    Since summer first was leafy.
Then sigh not so, but let them go,
    And be you blithe and bonny,
Converting all your sounds of woe
    Into hey, nonny, nonny.
 
The second one is untitled (I think) and rumored to be either by Blake or by Henry Van Dyke.
 
I am standing upon the seashore. A ship, at my side,
spreads her white sails to the moving breeze and starts
for the blue ocean. She is an object of beauty and strength.
I stand and watch her until, at length, she hangs like a speck
of white cloud just where the sea and sky come to mingle with each other.

Then, someone at my side says, "There, she is gone"

Gone where?

Gone from my sight. That is all. She is just as large in mast,
hull and spar as she was when she left my side.
And, she is just as able to bear her load of living freight to her destined port.

Her diminished size is in me -- not in her.
And, just at the moment when someone says, "There, she is gone,"
there are other eyes watching her coming, and other voices
ready to take up the glad shout, "Here she comes!"

And that is dying...

Death comes in its own time, in its own way.
Death is as unique as the individual experiencing it.
 
The third is John Keats' "Ode on Melancholy". 

No, no, go not to Lethe, neither twist
       Wolf's-bane, tight-rooted, for its poisonous wine;
Nor suffer thy pale forehead to be kiss'd
       By nightshade, ruby grape of Proserpine;
               Make not your rosary of yew-berries,
       Nor let the beetle, nor the death-moth be
               Your mournful Psyche, nor the downy owl
A partner in your sorrow's mysteries;
       For shade to shade will come too drowsily,
               And drown the wakeful anguish of the soul.

But when the melancholy fit shall fall
       Sudden from heaven like a weeping cloud,
That fosters the droop-headed flowers all,
       And hides the green hill in an April shroud;
Then glut thy sorrow on a morning rose,
       Or on the rainbow of the salt sand-wave,
               Or on the wealth of globed peonies;
Or if thy mistress some rich anger shows,
       Emprison her soft hand, and let her rave,
               And feed deep, deep upon her peerless eyes.

She dwells with Beauty—Beauty that must die;
       And Joy, whose hand is ever at his lips
Bidding adieu; and aching Pleasure nigh,
       Turning to poison while the bee-mouth sips:
Ay, in the very temple of Delight
       Veil'd Melancholy has her sovran shrine,
               Though seen of none save him whose strenuous tongue
       Can burst Joy's grape against his palate fine;
His soul shalt taste the sadness of her might,
               And be among her cloudy trophies hung.
 
What about you ? What are your favorite poems ?
 
 
Je reprends du service pour vous proposer trois de mes poèmes préférés.
Le premier est de Shakespeare, de la pièce "Beaucoup de bruit pour rien" (Surprises, surprises...)
"Plus ne soupirez, mes belles,
Plus ne soupirez,
Les hommes furent toujours volages
Un pied à la mer,
L’autre sur le rivage
À une chose fidèles, jamais.

Plus de soupirs,
Tournez-leur le dos,
Faites sourires et entrechats,
Et changez tous ces tristes mots
En tradéridéra !

Non, plus de dépits,
Ne chantez plus
Ces airs moroses et attristés,
Les hommes mentent
Depuis toujours,
Depuis la première feuille de l’été.
Plus de soupirs,
Tournez-leur le dos,
Faites sourires et entrechats,
Et changez tous ces tristes mots
En tradéridéra !"
 
Le second n'a pas de titre, et il est souvent attribué à Blake ou à Henry Van Dyke.
 
Je suis debout au bord de la plage
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit : "Il est parti !"
Parti ? Vers où ? Parti de mon regard. C'est tout...
Son mât est toujours aussi haut,
Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi,
Pas en lui.

Et juste au moment où quelqu'un près de moi dit : "il est parti !"
Il en est d'autres qui, le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux,
S'exclament avec joie : "Le voilà !"...
C'est cela la mort.
 
Le troisième est l'Ode à la Mélancolie de John Keats.

Non, non ! ne va point au Léthé, ni consommer
Le vin vénéneux de l'aconit aux fortes racines ;
Ne souffre pas non plus à ton front pâle le baiser
De la belladone, raisin vermeil de Proserpine ;
Ne te fais pas un chapelet des baies de l'if ;
Que ni le carabe ni le sphinx tête de mort
Ne soient ta lugubre Psyché, ni l'effraie duvetée
Une compagne à tes mystères douloureux ;
Ou l'ombre s'unira à l'ombre sommeilleuse
Pour noyer en ton âme l'angoisse qui veillait.

Mais quand du haut des cieux l'accès de mélancolie
Soudain s'abattra comme une nuée de larmes,
Redonnant vigueur aux fleurs qui ployaient,
Couvrant le vert coteau d'un suaire d'Avril,
Qu'une rose du matin rassasie ton chagrin,
Ou l'arc-en-ciel naissant de la vague et du sable,
Ou la profusion des globes de pivoines ;
Que si quelque courroux embellit ta maîtresse,
Tiens serrée sa main douce et permets son délire,
Buvant profond, profond dans ses yeux sans pareils.

Elle demeure en la Beauté - Beauté qui doit périr ;
Et en la Joie, dont la main à ses lèvres à lui
Pour toujours dit adieu ; auprès du douloureux Plaisir,
Un poison que sa bouche, comme une abeille, aspire ;
Oui, c'est dans le temple même des Délices
Que se cache l'autel de la Mélancolie :
Seul le voit celui qui d'une langue énergique
A son palais délicat fait éclater les raisins de la Joie :
Son âme goûtera de Mélancolie le triste pouvoir,
Appendue parmi ses nuageux trophées.
 
 Et vous, quels sont vos poèmes préférés ?
 

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